Kazimir Malevitch
LA JEUNESSE DE KAZIMIR (1878-1903)
Kazimir Malevitch naît à Kiev, Ukraine le 11 février 1878.Vers 1896, Malevitch rejoint une communauté d’artistes et fait la connaissance des peintres formés à l’Académie. Il peint ses premiers tableaux directement d’après la nature. Mais, mécontent de ses premières tentatives, il ressent la nécessité d’une formation artistique. Il découvre qu’il existe à Moscou une école avec un enseignement pictural et une galerie pour exposer les oeuvres. Mais cela est très cher. Pour payer ce voyage, Malevitch travaille comme dessinateur technique dans l’Administration des chemins de fer. Âgé de 26 ans il part à Moscou. À partir de 1905, il prend des cours de peinture dans l’atelier de Feodor Rerberg.
IMPRESSIONNISME (1904-1907)
Malevitch decouvre les impressionistes français grâce aux reproductions dans les journaux. Contrairement aux impressionistes, il n’a pas l’ambition de traduire la lumière dans des tableaux. Il fait confiance au pouvoir de la couleur. À la fin du 19e siècle, Malevitch commence à peindre le paysage qui, en peinture, est un genre plus tranquille. Dans ses œuvres, il choisit avec soins ses angles de vision, souvent semblables à la vue d’une fenêtre. La découverte des tableaux de Claude Monet de la collection Chtchoukine donne une nouvelle impulsion à son travail. Devant les peintures de Monet, Malevitch s’est exclamé : « Ce n’est pourtant que de la couleur! ». Il a expérimenté ce style de peinture en 1906 et 1907, avant de faire un bref passage par le symbolisme.
NÉOPRIMITIVISME (1908-1913)
En 1907, Malevitch s’installe définitivement à Moscou avec sa femme et sa fille. Au printemps de cette même année, il présente pour la première fois 12 ébauches lors de la 14e exposition de l’Union des Artistes de Moscou. Au printemps 1908, l’exposition « la Toison d’Or » présente les peintures de Pierre Bonnard, Maurice Denis, Henri Matisse, Vincent Van Gogh, Paul Gauguin et George Braque. Malevitch a été impressionné par ces œuvres. Kazimir Malevitch a désormais 30 ans et n’est plus un débutant. Mécontent de lui-même et de son travail, il recherche de nouvelles formes d’expressions. Les autoportraits qu’il peint entre 1907 et 1909 expriment cette quête du moi au travers ses œuvres. À la recherche de nouveaux moyens d’expression, Malevitch se rapproche de l’art primitif. Tout son intérêt se porte sur les peintres néoprimitifs européens. Contrairement à l’art populaire russe, Malevitch cherche la confrontation avec la peinture française. Cependant, si Matisse est comme la grande référence, Malevitch ne le copie pas. Il peint à son idée. Plus tard, Malevitch expérimente le cubisme. Ce style représente l’objet par des formes géométriques et des cubes.
LA VICTOIRE SUR LE SOLEIL (1913-1914)
En 1913 Kroutchonykh, Matiouchine et Malevitch annoncent la création de l’opéra La Victoire Sur Le Soleil. Ce spectacle en deux actes raconte l’arrestation du Soleil. Malevitch fait les costumes aux formes géométriques et les décors. Kroutchonykh fait les paroles et Matiouchine la musique. Les costumes rappellent les tableaux cubiques de l’artiste. Complété souvent par un masque, on ne voit plus le corps. Ils sont fait de carton et de fils de fer. Malevitch utilise des tons vifs et les couleurs primaires ainsi que le noir et le blanc. 1913 est pour Malevitch l’année du changement car il conçoit le carré noir. Vers 1914, les œuvres de Malevitch se remplissent avec des lettres et des objets divers qui n’ont pas de lien logique. Certain lettres sont peintes et d’autres découpées dans des journaux.
LA NON-FIGURATION (1915-1918)
Malevitch ne veut pas reproduire la réalité. Son art cherche à dépasser le réel et trouver un univers pictural non objectif. Ce monde est bien loin de l’art moderne, qui ne propose qu’un miroir de la réalité. Malevitch dépasse même les cubistes qui décomposent du visible. « Les cubo-futuristes rassemblent tous les objets sur la place publique et les mettent en pièces. Mais ils ne les utilisent pas. C’est très dommage!», écrit- il vers 1915. En décembre 1915, la galerie privée Dobytchna de Petrograd présente 39 tableaux non-figuratifs de Malevitch. L’exposition s’appelle « 0,10 », et les œuvres de Malevitch y donnent un certain effet de nouveauté. Le choc libérateur du carré noir sur fond blanc est un point de départ de la peinture non- figurative de Malevitch. «Toute la peinture d’hier et d’aujourd’hui avant le suprématisme, la sculpture, la littérature et la musique étaient esclaves des formes de la nature; elles attendaient d’être libérées pour pouvoir s’exprimer dans leur paysage propre »(Malevitch, 1915). Le suprématisme est une sorte de non-figuration. Le mot n’apparaît pas avant juin 1915. Une expression dont l’interprète français A. Nakov dira en 1982 qu’ « elle n’existe pas dans la langue russe et que Malevitch l’a inventé s’inspirant de sa langue natal, le polonais. »
Malevitch entraîne l’art dans 2 directions différentes. Il crée d’abord des surfaces colorées autonomes, puis détermine un répertoire de formes. Il est aussi déterminé à débarrasser la peinture des formes de la nature. À cause de cela, Malevitch a une certaine formulation dont le carré, le cercle et la croix font des éléments de bases. À partir de 1915, le dynamisme et l’énergie apparaissent dans les tableaux de Kazimir. Et pourtant il ne peint pas des chevaux, des bateaux et des avions. C’est l’énergie de la non-figuration qu’il exprime.
En 1917, Kazimir écrit à Matiouchine : « Il faut travailler au bien de la communauté. » Un an plus tard, il est envoyé dans les touts nouveaux ateliers à Moscou où il dirige un atelier de textile. L’année suivante, il se rend à l’école des Beaux-Arts dirigé par Marc Chagall. Il y fonde un groupe appelé ‘Affirmateur de l’art nouveau’. Ils se donnent comme tâche de transformer la réalité quotidienne. Ils peignent les tramways et éditent les panneaux et les affiches. À Vitebsk, Malevitch expose sa théorie sur l’art. Plus tard, il dirige le département de peinture à l’Institut national de la culture artistique.
LA VISION GLOBALE (1918-1927)
Après le suprématisme noir et le suprématisme rouge, Malevitch commence à peindre en blanc. Ceci exprime sa vision cosmique du monde car le blanc fait référence à tout. Malevitch peint la composition ‘Carré blanc sur fond blanc’, conséquence ultime de la non-figuration. Le suprématisme blanc dénonce le mauvais usage de l’agitation et ne veut servir ni de modèle ni de référence idéologique. Lors d’une expo de artisanat à Moscou en 1917, Malevitch présente des coussins, des sacs et des vêtements à la broderie suprématiste. Même si personne ne semble comprendre son œuvre, les vêtements et sacs sont très appréciés. Il continue à faire des croquis de vêtements mais ne semble pas intéressé dans la fabrication. Plus tard, il propose ses services à la fabrique de porcelaine à Saint-Pétersbourg. Malevitch désire inventer des nouvelles formes, donc il utilise des tasses et des soucoupes pour les décorer avec des motifs suprématistes. 1919 est une année décisive pour Malevitch. En avril, pour l’exposition « Création non-figuratives et suprématisme » il expose ses œuvres blanches. Invité ensuite à l’école des Beaux-Arts, il y restera pour enseigner jusqu’en 1922.
LES DERNIÈRES ANNÉES (1927-1935)
Malevitch retourne à la peinture figurative. Il commence à peindre des paysans avec des bras en croix ou même sans bras. Dans ses tableaux on ne voit souvent pas de visage. Malevitch n’est pas d’origine paysanne, mais il a grandit dans la très rurale Ukraine et durant sa vie, son art s’en inspirait. De 1928 à 1932, il peint des paysans. Les personnages de Malevitch sont anonymes et sans visages. Ce retour à la figure ne signifie pas pour Malevitch l’abandon du suprématisme. En 1927 Malevitch part à Berlin pour faire connaître sa peinture. Ses dernières œuvres sont des paysages ou des maisons. Malevitch atteint d’un cancer depuis 1933, meurt en mai 1935 à l’âge de 57 ans, entouré de sa mère, sa femme et sa fille. En 1989, les artistes de Moscou font ériger un monument, en hommage à l’artiste. Un carré rouge sur fond blanc.
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